Faire taire la douleur

Dans notre société occidentale, on veut nous faire croire que tout être humain est composé d'un cerveau, d'un corps physique et d'émotions comme si ces 3 composants étaient tous une entité séparée chacune des autres.

Or, tout est connecté: nous sommes un être physique qui pense et ressent. Ce que je pense, ce que je ressens oriente mes actes. Et mes actions découlent directement de ce que je suis en tant qu'être humain.

Dans cette société dite ""moderne, nous avons complètement séparé depuis au moins le siècle des lumières l'esprit du mental et surtout du corps. Les lobbies pharmaceutiques en profitent d'ailleurs largement!

Tu as mal? prends tel médicament cela va passer.

Or, ces médicaments, ces "anti douleurs" ont des effets secondaires souvent bien pires et délétères que la douleur initiale.

Il n'y a qu'à voir le scandale des opioïdes aux Etats Unis avec Purdue pharma ( Depuis la fin des années 1990, les États-Unis font face à une crise des opioïdes : une épidémie de dépendance et de décès liés à des analgésiques puissants dérivés de l’opium (comme l’oxycodone, la morphine ou le fentanyl).

• Plus de 500 000 décès par overdose d’opioïdes ont été recensés entre 1999 et 2020.

• La crise a touché toutes les classes sociales, notamment les zones rurales et les petites villes.

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Purdue Pharma, laboratoire fondé par la famille Sackler, a commercialisé à partir de 1996 un médicament appelé OxyContin (oxycodone à libération prolongée).

L’entreprise a mené une campagne marketing agressive :

• Elle affirmait que l’OxyContin présentait un risque de dépendance très faible, ce qui était faux.

• Elle a incité les médecins à prescrire massivement le médicament, même pour des douleurs modérées.

• Elle a financé des études et associations médicales pour banaliser l’usage des opioïdes.

Résultat : des millions d’Américains sont devenus dépendants, parfois après des prescriptions légitimes.)

Des documentaires et des films en parlent. Et ces médicaments sont pourtant encore prescrits y compris en France, sans compter le marché noir.

Ainsi, vous l'aurez compris des laboratoires (et c'est d'une triste banalité de dire cela) s'enrichissent sur la douleur des personnes, et des médecins aussi.

Bien entendu, l'idée n'est pas de rejeter en bloc tous les médicaments mais de comprendre les enjeux et d'aller creuser cette "douleur" justement.

Cette société qui avance à 100 à l'heure, dans laquelle il faut toujours être performant, en forme, sourire, donner le change ne tolère pas la douleur, le handicap et parfois même la simple fatigue. Elle est et nous sommes devenus de fait très exigeants avec nous-mêmes.

Une société sans douleurs!

Un être humain comme un robot qui se filme H24, se lève aux aurores, va courir, sourit, prend son petit déjeuner parfait (selon la mode du moment), va travailler, sourit encore, rentre du travail, prépare un apéritif puis un repas de gala pour la famille, sourit toujours et est toujours en forme.........SERIEUSEMENT???!!! à part, dans une série qui a vu cela? A part nous culpabiliser, quels bénéfices?

Voyez vous où je veux en venir? dans une société de compétition, dans laquelle il faut toujours être le meilleur, quelle place à la douleur?

Alors, si je souffre et que l'on me propose un remède à cela, vais je refuser? Bien sûr que non, il faudrait être fou!

Le problème c'est que comme tout bon produits addictif, il faudra à chaque fois augmenter la dose pour avoir le même effet. Et quel effet? celui non seulement de faire taire la douleur mais en + de planer.

La vie est belle sous amphét', sous alcool, sous morphine....!! Qui n'a pas connu le moment où l'anesthésie générale avant une opération commence à faire effet? tout est beau, je délire: les éléphants roses, le ciel bleu, les gens super gentils....

Je tais ma douleur physique et je m'anesthésie: je tais le mental et je vole très haut, très loin. Je suis dissocié de ma propre vie. Vous me voyez ici physiquement mais je suis loin, très très loin en fait et ici: TOUT VA BIEN! JE VIS DANS LE MEILLEUR DES MONDES!

Alors, la société va juger les jeunes qui consomment des drogues, les personnes qui prennent des médicaments, celles qui boivent, celles qui sont accros aux jeux/aux séries, reclus chez eux sans se poser la véritable question: pourquoi font ils cela?

Avons nous une responsabilité collective? Je le crois oui.

Si des personnes sont addictes à des produits qui les font planer et leur fait taire la douleur, c'est précisément parce qu'elles souffrent qu'elles sont accros.

Plutôt que de blâmer il faut aller chercher la cause, questionner, écouter la personne et la prendre où elle est avec ses traumatismes, ses blessures, ses échecs.

Dans un monde idéal, j'encouragerai les médecins (ce qu'ils font de moins en moins, nous l'avons vu particulièrement depuis la crise dite sanitaire) à prendre le temps avec leur patient, à essayer d'accompagner plutôt que de faire taire et cacher. Car ne nous leurrons pas, faire taire la douleur avec des médicaments cela ne règle pas le problème de fond. J'encouragerai aussi les accompagnants en santé, les travailleurs sociaux, les thérapeutes à aller chercher le fond du problème, à accompagner la personne dans sa quête intérieure du: pourquoi?

Une fois la cause trouvée, des miracles se produisent toujours...

Lise PHILIPPE

Conseillère en Economie Sociale Familiale & Praticienne en PNL

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